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Pac 2020 Ils veulent un Pacte à la place de la Pac

© Compte Twitter Sol association

Les trente organisations composant la plate-forme « Pour une autre Pac » veulent que la prochaine réforme soit l’occasion de sceller un pacte entre les paysans et la société.

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Un échec cuisant dans tous les domaines : c’est le bilan sévère de la Pac actuelle dressé par les trente organisations constituant la plate-forme « Pour une autre Pac ». Organisée en quatre collèges – organisations paysannes, de protection de l’environnement, de solidarité internationale et enfin de citoyens et consommateurs – la plate-forme se fixe pour objectif de peser dans les discussions sur la future Pac. En espérant être plus efficace que le groupe Pac 2013, constitué du même noyau mais réunissant deux fois moins de membres, qui à l’époque avait déjà tenté de faire valoir ses vues. Et avait donc essuyé un échec.

Perte de légitimité

« La Pac a perdu sa légitimité, à la fois pour les agriculteurs et la société », constate Quentin Delachapelle, agriculteur à la tête du réseau Civam. Il présentait lundi à la presse les ambitions de la plate-forme dont il est également président.

À ses côtés, les représentants de chaque collège ont décliné les échecs de la Pac actuelle : à assurer un revenu décent à la majorité des agriculteurs ; à maintenir des paysans nombreux sur le territoire ; à encourager des pratiques plus durables, moins intensives en phytos et moins émettrices de gaz à effet de serre ; à favoriser l’approvisionnement local et durable dans la restauration collective ; à respecter les agricultures familiales des pays du Sud, en cohérence avec le principe de souveraineté alimentaire qu’elle affirme pourtant… Un bilan qui donne, en négatif, un résumé du plaidoyer de la plate-forme.

Un pacte à construire

Jugeant qu’une politique agricole et alimentaire constitue « un véritable enjeu de société », elle rêve d’une Paac (politique agricole et alimentaire commune) en forme de pacte entre les agriculteurs et la société, « permettant tout à la fois aux premier-ère-s de vivre fièrement de leur métier et à leurs concitoyen-nne-s de profiter des bienfaits de leur activité ». C’est-à-dire d’une alimentation saine et durable, mais aussi de tous les services rendus (biodiversité, climat, qualité de l’eau, etc.), qu’il y a urgence à reconnaître et rémunérer, rappellent les organisations membres.

Ambition collective

Pour l’heure, la communication de Phil Hogan, le commissaire européen à l’Agriculture, sur les orientations de la future Pac les laisse circonspectes. Constatant que les marges de manœuvre nationales qui existaient déjà dans la mise en œuvre du verdissement n’avaient pas été utilisées, elles craignent que la flexibilité accrue accordée aux États membres n’entraîne de fortes distorsions… et nuisent à l’ambition collective.

Des échanges sont prévus avec d’autres États membres ayant mis en place des plates-formes similaires. « Mais l’objectif n’est pas d’aboutir à une position unique au niveau européen, explique Quentin Delachapelle. Nous voulons surtout comprendre les positions des autres, afin de ne pas rester dans une lecture exclusivement française de la Pac. »

Bérengère Lafeuille

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